31 mars 2006

Piet Mondrian

30 mars 2006

Cernée

Les cernes de l'ennui parcourent sa douleur
Les larmes de la nuit palissent ses couleurs
Le sang de son malheur s'écoule dans ses peines
Le souffle de la mort est toujours seul en scène

Jean Gorin

29 mars 2006

Apollinaire

Nocturne

Le ciel nocturne et bas s'éblouit de la ville
Et mon cœur bat d'amour à l'unisson des vies
Qui animent la ville au-dessous des grands cieux
Et l'allument le soir sans étonner nos yeux

Les rues ont ébloui le ciel de leurs lumières
Et l'esprit éternel n'est que par la matière
Et l'amour est humain et ne vit qu'en nos vies
L'amour cet éternel qui meurt inassouvi

25 mars 2006

Nuit blanche

Je mange les croissants des lunes de Vénus,
Je regarde aux confins les lueurs d'Uranus,
La Lune me renvoie des regards éblouis,
Le Soleil m'oublie sans jamais me dire oui.

Le héron

Grisonnant l’horizon quelque part dans le ciel,
Le héron solitaire ondoie ses longues ailes,
Regagne son marais baigné d’éternité,
Se juche sur un saule en toute intimité.

Dans la sérénité des larmes de ses branches,
Il contemple sur l’eau les fines écumes blanches,
Ecoute le sanglot des feuilles dans le vent,

Console le pleureur jusqu’au soleil levant.

In the mood for love

Film réalisé par Wong Kar-Wai (2000)
C'est un véritable chef d'oeuvre, raffiné et mélancolique. Le kitsch sophistiqué nous promène au travers d'un instant d'éternité, au coeur des sentiments les plus purs. Les robes de l'actrice Maggie Cheung, changées quasiment à chaque nouveau plan, participent à l'esthétisme du film, à son charme et à sa sensualité.
La musique du film est d'une poésie envoûtante.

24 mars 2006

Peste aviaire

Il faut appeler un chat un chat, un oiseau un oiseau et une grippe une peste. Les médias édulcorent les informations susceptibles d'affoller la population. Et on en arrive à ce type d'absurdité linguistique : la "grippe" aviaire. Ne nous voilons pas la face, nos oiseaux sont malades de la peste et non grippés. Il faut reconnaître que c'est davantage effrayant ...

22 mars 2006

Blues vache

21 mars 2006

Poussière d'eau

Bruine légère déposée finement,
Eau en poussière distillée lentement,
Peignent les images saupoudrées par le temps,

Reflètent les desseins endormis un instant.


18 mars 2006

Etoile filante

Une étoile oubliée s'enfuit vers l'infini,
Traverse l'horizon en éclair de génie,
S'étire vers le lointain, défie l'immensité,
Invite à tous les voeux en toute intimité.




1930





Graf

Desert Planet

Return of the ninja droids

15 mars 2006

Murmures

Rictus en commissures
Chansons en tessitures
Délices en confitures
Odeurs en moisissures
Plaisirs en aventures
Désirs en démesure

14 mars 2006

L'inconnu

Ombres douces de la lumière naissante
dessinent les formes hésitantes
du contour ingénu
de l'inconnu.

12 mars 2006

Aragon

Je tombe je tombe je tombe
Avant d'arriver à ma tombe
Je repasse toute ma vie
Il suffit d'une ou deux secondes
Que dans ma tête tout un monde
Défile tel que je le vis
Ses images sous mes paupières
Font comme au fond d'un puits les pierres
Dilatant l'iris noir de l'eau
C'est tout un passé qui s'émiette
Un souvenir sur l'autre empiète
Et les soleils sur les sanglots
O pluie o poussière impalpable
Existence couleur de sable
Brouillard des respirations
Quel choix préside à mon vertige
Je tombe et fuis dans ce prodige
Ma propre accélération.

09 mars 2006

Le patineur

Un chemin effacé se fond vers l’horizon,
Découpe la campagne entre champs et maisons,
Contourne les grands arbres effeuillés par les vents,
Visite une saison pour un temps s’achevant.

Un étang prisonnier de l’hiver accompli
Fait briller au matin son miroir sans pli,
Reflète les mystères enfermés sous le froid,
Libère par moments un fracas plein d’effroi.

Un homme abandonné emprunte le chemin,
Arpente son passé exempt de lendemain,
S’avance près de l’onde figée et reposée,

Entame sur l’eau dure une figure imposée.

Le pianiste

Un colloque, sérieux.
Un auditoire, travailleur.
Au micro, un intervenant. Un professeur. Emérite, sûrement.
Un débit de paroles. Bues.
Pause. un débit de boissons, chaudes, froides.
Plus grand monde dans la salle. Tous à boire, manger.
Sur l'estrade, un piano. Perdu, étranger.
Un homme s'installe au piano. Il joue. Simplement. C'est beau, inattendu.
Un moment d'égarement.
Pas pour tout le monde. Juste pour ce pianiste ... et pour moi.

08 mars 2006

Immersion

Une maison miteuse, qui doit être démolie.
Une entrée par le sous-sol, imprégné d’une odeur de chien. Tenace.
Un poster représentant une femme nue, trônant sur un bar improvisé.
Un canapé défoncé.
A l’étage, un couple de trente ou quarante ans.
Six enfants, mais seulement deux présents. Présents chez leurs grands-parents. Ailleurs. Des jumeaux : quelle chance, une fille parmi eux. La seule. Les quatre aînés sont placés dans un foyer. Ils voient leurs parents pendant les vacances. Peut-être.
Quelques lits superposés servent à ranger l’inutile.
Les enfants sont sur une grande photo encadrée.
La misère se lit sur la poussière des meubles, sur les traces marquant le carrelage, sur le bas des portes éclatées par des coups de pieds rageurs.
Une bougie flambe près de la photo. Une odeur agréable faisant oublier celle du chien.
La radio est allumée. Adamo chante « Mets tes mains sur mes hanches … ».
Qu’est-ce que je fous ici ?
Je ne fais que rencontrer la misère, sans jamais pouvoir intervenir …

Journée des femmes

Utilité

Utilité terrestre du bonheur,
sulfure des pensées.
Images froides.
- - - - - - - - - - - - - - - - - -
Utilité divine du terrestre,
union des âmes.
Icônes vides.

07 mars 2006

Ali Farka Toure ...


Le musicien malien Ali Farka Toure est mort aujourd'hui à Bamako, à l'âge de 67 ans.
Né en 1939 à Tombouctou, il a découvert dès l'âge de dix ans les joies de la musique en apprenant à jouer du gurkel. Un choix, dira Ali Farka Toure, dû au pouvoir de chasser les esprits que cet instrument était censé avoir. Mais c'est en 1956, lors d'un concert du guitariste guinéen Fodeba Keita, que se produit le choc. Subjugué, Ali comprend alors que la musique deviendra, quoi qu'il arrive, le moteur de sa vie. Il deviendra un grand guitariste.
Très vite, il découvre Ray Charles, Otis Redding et surtout John Lee Hooker, celui qui l'influencera le plus. La légende raconte d'ailleurs que la première fois qu'il a entendu le roi américain du blues, il croyait que celui-ci jouait de la musique malienne... Depuis, le succès n'a jamais quitté l'artiste qui décrochera un Grammy Award aux Etats-Unis, pour sa collaboration avec Ry Cooder sur l'album "Talking Timbuktu" en 1995.
En février dernier, il décroche à nouveau avec son album "In the Heart of the Moon", un album en duo avec le joueur de kora Toumani Diabaté, un autre Grammy dans la catégorie world music.

06 mars 2006

Cali

A une époque, Bruno Caliciuri aurait pu faire carrière dans le rugby. La légende dit que c'est au cours d'un concert de U2 que Cali aurait troqué le ballon ovale pour la guitare. Une excellente décision lorsque l'on observe le chemin déjà parcouru, depuis la parution de son premier album, L'Amour Parfait en 2003. Des premières parties de Brigitte Fontaine et Bénabar aux Victoires de la Musique, en passant par des centaines de dates partout en France, Cali a imposé en quelques mois sa présence et ses chansons dans le paysage musical hexagonal. Celui que l'on avait trop rapidement étiqueté " Miossec du Sud " s'est fait une place de choix au milieu de toutes les personnalités émergeant dans la chanson française et, d'ailleurs, s'est lié d'amitié avec l'illustre Brestois. C'est vrai que le lien est clair entre ces deux chanteurs écorchés vifs qui n'ont pas leur pareil pour exorciser leurs drames intimes à travers des chansons à fleur de peau. Le titre qui a fait connaître Cali s'intitule " C'est quand le bonheur ? ". Son dernier album s'intitule "Menteur".

Discographie :


"L'amour parfait" (
Labels)


"Menteur" (Labels)

et le DVD Live "Plein de vie" (Labels)

Site de Cali :
http://www.caliciuri.com/
Blog de Cali :
http://www.qui-se-soucie-de-moi.fr/blog/Cali/leblogdecali.php

Silence

Pas un bruit, pas un mot, pas un pas.
Dans la nuit, au parfum de lilas,
un regard inaudible se dessine
dans la voix effacée et divine

du silence.

05 mars 2006

Au fil des jours


Au fil des jours, le souvenir d'autres jours hantent ceux qui leur succèdent.
Certains jours durent une éternité qui fige le temps sur un instant, un souvenir, un cauchemar ...

Au fil des jours, les jours filent sans se retourner. Ils n'attendent pas les suivants pour exister ... et encore moins les précédents.

Le présent respecte le passé et craint l'avenir.
Le présent fuit le passé et rattrape l'avenir.

Au fil des jours, nous apprenons à apprivoiser le temps qui finit toujours par nous échapper.

Le temps ...



Tourbillonnent les jours emportés par les vents,
Abandonnent en silence les grains du sablier,
Ensemencent par milliers les jardins oubliés,
Recommencent chaque fois et encore trop souvent,
A sonner au beffroi ce glas trop coutumier,
A donner cet effroi au pion sur son damier,
Qui regarde tour à tour ses compagnons tomber,
Balayés par la main qui ne pense qu'à plomber,
L'existence des ces êtres, le destin de ces vies,
Aspirées par le trou du sablier ravi,
Et attendent à leur tour qu'un être malicieux,
Retourne à nouveau cet objet mystérieux.