08 mars 2006

Immersion

Une maison miteuse, qui doit être démolie.
Une entrée par le sous-sol, imprégné d’une odeur de chien. Tenace.
Un poster représentant une femme nue, trônant sur un bar improvisé.
Un canapé défoncé.
A l’étage, un couple de trente ou quarante ans.
Six enfants, mais seulement deux présents. Présents chez leurs grands-parents. Ailleurs. Des jumeaux : quelle chance, une fille parmi eux. La seule. Les quatre aînés sont placés dans un foyer. Ils voient leurs parents pendant les vacances. Peut-être.
Quelques lits superposés servent à ranger l’inutile.
Les enfants sont sur une grande photo encadrée.
La misère se lit sur la poussière des meubles, sur les traces marquant le carrelage, sur le bas des portes éclatées par des coups de pieds rageurs.
Une bougie flambe près de la photo. Une odeur agréable faisant oublier celle du chien.
La radio est allumée. Adamo chante « Mets tes mains sur mes hanches … ».
Qu’est-ce que je fous ici ?
Je ne fais que rencontrer la misère, sans jamais pouvoir intervenir …

2 Comments:

Blogger invigene said...

Très fort. C'est cool!
Au plaisir de te lire!

Bise, invee

06:49  
Blogger boronali said...

Oh ! Une filiale !

Welcome.

09:58  

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